Gabon : les vérités de Claude Dumont Beghi

28 août 2016 adminCDBeghi25

Tout à la gloire d’ABO, son ouvrage « Le Gabon, de l’héritage au partage » ne fait toutefois pas l’impasse sur certaines vérités désagréables. Savoureux.

Ceux qui se pencheront sur Le Gabon, de l’héritage au partage (1) avec, à l’esprit, la quête de quelques révélations croustillantes sur la naissance d’Ali Bongo Ondimba et ses jeunes années sortiront déçus de leur lecture. Il ne faut pas espérer que la très pugnace avocate française crache dans la soupe. Claude Dumont Beghi rappelle que l’acte de naissance du président gabonais, « établi en 1959 de manière manuscrite à Brazzaville, est transféré depuis 1960 au ministère des Affaires étrangères en France, et depuis 1965 à Nantes ». Et que selon l’article 40 du Code civil de France d’outre-mer de 1947, « les actes de l’état civil sont inscrits sur un ou plusieurs registres tenus doubles ». Ensuite, selon l’article 158 du Code civil gabonais, « l’un des exemplaires est déposé au greffe du tribunal de grande instance, le deuxième exemplaire est conservé à la mairie ou, à défaut, au chef-lieu du district, et le troisième au ministère des Affaires étrangères ». Comme à l’époque il n’y avait pas de photocopieuse, les inscriptions, rédigées à la main, varient parfois d’un registre à l’autre : cela ne signifie pas qu’il y ait fraude pour autant. Pour rappel, selon certaines allégations, Ali Bongo ne serait qu’un fils adoptif d’Omar Bongo, et ne serait donc pas d’origine gabonaise.

"Omar Bongo et l’affaire Elf"

Bref, Claude Dumont Beghi va-t-elle réussir à convaincre les adversaires d’Ali Bongo en affirmant qu’essayer « de faire croire que l’administration française aurait fait un faux, ou serait détentrice d’un faux, frise le ridicule » ? Les exemples à charge de la France coloniale et postcoloniale sont souvent malheureusement bien plus graves que le trucage de documents. Pour preuve, l’avocate parisienne revient sur l’affaire Elf, rappelant qu’Omar Bongo, le père d’Ali, fixait le montant de l’abonnement pour Elf Gabon. « Cet argent était ensuite reversé sur son compte personnel (…) Le compte était partagé avec Elf ou Oswalt, société offshore au Liechtenstein. » Claude Dumont Beghi rappelle que le même Omar Bongo « aurait souvent financé les campagnes électorales de partis politiques français amis, notamment par l’intermédiaire de la caisse noire d’Elf ».

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Source: Le Point
Auteur: Ian Hamel

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